Fabrique du patrimoine
Un processus intellectuel, technique mais aussi manuel, que l’on appelle la chaîne patrimoniale, réunit certaines ressources en savoir et en savoir-faire à la disposition des bibliothécaires et des archivistes, afin que le document sauvegardé soit transmis dans les meilleures conditions aux futures générations. Les bibliothécaires et les archivistes mettent en œuvre la chaîne patrimoniale, c'est à dire l’ensemble des processus techniques de la conservation.
Le catalogage en bibliothèque et l’inventaire en archives consistent à décrire les documents et à désigner chacun par une cote. La conservation matérielle des collections sur support physique, papier, carton, plaques de verres, pellicules, disques vinyles, supports physiques du numérique (DVD), forme en soi une chaîne. Elle s’étend, depuis la boîte ou la chemise de conditionnement, toujours composée de matériaux neutres sans acide susceptible de contaminer l’objet, jusqu’au magasin de conservation qui garantit les conditions d’un climat constant de bonne conservation. Le reconditionnement, le dépoussiérage, la mention des cotes, la restauration des documents abimés sont autant d’opérations manuelles indispensables à la bonne conservation.
Enfin, la communication des documents au public, chercheurs professionnels ou amateurs, et la valorisation par les expositions temporaires, sont une préoccupation constante. Car la finalité de la conservation des collections patrimoniales publiques demeure leur restitution au public. La richesse des collections du Fonds patrimonial se caractérise d’emblée par l’extrême diversité des objets qui les composent : livres, livrets, brochures, affiches, manuscrits, photographies, archives publiques de l’Administration communale entrées par versement, archives privées entrées par dons et achats. Les périodes historiques représentées s’étendent du XVIème au XXIème siècle, depuis les registres paroissiaux de Monaco jusqu’aux livres d’artistes contemporains et aux dernières éditions en Principauté déposées au Dépôt légal. Une telle diversité s’ordonne autour de trois grands fonds ou collections : le Fonds régional, le Fonds précieux et le Dépôt légal.
Les archives de la ville
Depuis 1860, la Société des Bains de Mer et du cercle des étrangers exploite un établissement de bains, baptisé Thermes Valentia à partir de 1895. Ces premiers bains à Monaco situé à la Condamine, donnent sur le port même, à une époque où la qualité des eaux, avant le développement urbanistique et des moteurs à essence dans la marine. Mais, dès les années 1900, il n’en va plus de même et l’implantation des Thermes Valentia commence à poser problème. Ils ferment en 1904 au moment où les bains du Larvotto ouvrent leurs portes.
Patrimoine en action
La plus ancienne photo (connue) de nos collections
L’état général des fonds permet de connaître l’existence de l’ensemble des fonds et collections d’archives, qu’ils soient classés ou non. Il offre au public au panorama général et représente pour les archivistes la porte d’entrée pour accéder aux inventaires particuliers de chaque fonds.
Sa rédaction nécessite d’ouvrir tous les tiroirs, boites, classeurs contenant les documents. C’est l’occasion de découvertes comme ce tirage photographique original sur papier albuminé d’Alphonse Davanne. On peut le considérer comme la plus ancienne photographie conservée au Fonds patrimonial.
On observe à la Condamine le premier établissement de bains. Il a été construit à partir d’octobre 1858 au plus tôt, date de la fondation de la société, et octobre 1859, date de son inauguration. On peut remarquer ici que le bâtiment est inachevé, il manque une grande partie de la toiture. A la suite de la faillite de la première société, les travaux sont interrompus en avril-mai 1859. Le document date probablement de ce moment.